Jean Roscoff est un sexagénaire, tout juste retraité de l’Université qui décide pour occuper son temps d’écrire une biographie sur un obscur poète américain mort prématurément d’un accident à Etampes en 1960 …
Publié chez un éditeur élitiste ce texte évoque le destin de cet homme militant communiste qui a côtoyé les milieux littéraires de Saint Germain et Sartre en particulier . Ce livre exigeant et à petit tirage va pourtant connaitre un parcours médiatique hallucinant en effet les réseaux sociaux vont harceler et menacer l’auteur car ce dernier, ancien militant à SOS racisme dans les années 80, s’est concentré sur les idées et l’écriture du poète en omettant le fait qu’il était noir ….
Après « Sœur » l’auteur nous propose un roman jubilatoire et caustique et aborde avec brio les travers et la dérive de la polémique dans les médias et les réseaux sociaux. Il dénonce notamment certaines outrances de la « woke » culture mais aussi l’évolution des luttes anti raciales depuis une trentaine d’années
J’ai aimé ce livre car il est à la fois plein d’humour et caustique mais surtout c’est un livre qui nous interroge sur nos comportements , nos pensées, notre façon de vivre et réfléchir en ces temps troublés me semble important !!!

Stephen Crane (1871-1900) est un auteur américain très prolixe. Il a publié durant sa courte vie des poèmes, des nouvelles, des reportages et surtout un roman devenu un classique aux Etats Unis « l’insigne rouge du courage » qui évoque un jeune soldat durant la guerre de sécession.
Pour cette biographie l’auteur s’est évidemment inspiré de ces écrits mais aussi de sa correspondance, de coupures de presse, de critiques ou de photos pour tenter de cerner la vérité de l’écrivain , il nous dresse aussi un portrait de l’Amérique de cette fin du XIX e siècle qui après cette guerre fratricide connait un essor notamment sur le plan industriel qui engendrera un changement des mentalités avec l’émancipation de la société…
Si comme moi vous ne connaissiez pas Stephen Crane, et que la lecture de cet opus de 1000 pages vous effraie je vous assure l’écriture et le talent de Paul Auster en fait un réel plaisir de lecture et que je l’ai savouré comme tous ses autres ouvrages !!!

1954 , le jeune chef d’orchestre est fébrile à l’idée jouer de la neuvième symphonie de Beethoven à la salle Pleyel.
Sa mère, la célèbre cantatrice Christa qui a fuit le nazisme, lui dit de contacter le célèbre Wilhem Furtwanger pour d’éventuels conseils . Or pour son fils, cet homme s’est compromis avec le régime hitlérien en continuant être le directeur de la philharmonique berlinoise durant les années sombres du nazisme .
Auteur connu pour ses polars marseillais, Xavier-Marie Bonnot entremêle habilement des éléments fictionnels à la véritable histoire pour comprendre la relation complexe qu’entretienne l’art et la politique .
A travers ce livre il s’interroge sur le rôle de l’artiste, sur la filiation mais surtout il retrace le parcours d’un musicien qui a dû faire face à un choix cornélien : rester pour essayer de combattre l’ennemi de l’intérieur ou s’exiler ….
Qu’aurions nous fait ?...

Nous sommes en Alaska dans un endroit hostile où ne vivent que quelques personnes.
Bess décide de sortir avec le petit malgré la menace du blizzard mais le temps de refaire son lacet l’enfant a disparu …
Malgré les terribles conditions elle se met à sa recherche.
Bien qu’il y ait peu d’espoir Benedict, Cole et le vieux Freeman partent pour essayer de les secourir avec chacun des motivations différentes …
Premier roman réussi de cette auteure nourrie de littérature américaine, qui nous propose un huis clos oppressant, des personnages ambigus, une écriture efficace et une fin qui ne peut que vous surprendre.
Si vous aimez les grands espaces, les suspens, le froid alors ce livre est pour vous !!!

Nous sommes en novembre 1918 dans un coin d’Argonne où un bataillon noir venus des Etats Unis fait une pause dans son périple vers l’Allemagne. Jules Canot franco sénégalais est leur interprète et outre la couleur de peau il partage avec eux l’amour de la musique et intègre leur groupe comme joueur de djembé. Ce roman nous raconte le destin rocambolesque de ce jeune soldat qui découvrira l’amour dans les bras de Sigrid puis jouera en Amérique dans un jazz band, reviendra à Paris comme musicien de Joséphine Baker et sera un consul en Afrique après son voyage épique avec Graham Green sur les traces de ses aïeux.
Premier roman enlevé de cet auteur qui à travers cette histoire, aux personnages attachants, réussi aborder des sujets très hétéroclites comme les relations compliquées des noirs américains avec l’Afrique avec le mouvement « back to Africa », l’importance de la famille et de la transmission, la vie nomade des musiciens…
Un livre très plaisant à découvrir !!!