Balerina, Balerina

Balerina, Balerina, premier roman de Marko Sosic,paraît en Slovénie en 1997. Il est aujourd’hui traduit en plusieurs langues, dont l’italien et l’anglais, et a été sélectionné pour faire partie du projet européen « 100 romans slaves », imaginé par plusieurs éditeurs de onze pays de langue slave. Balerina grandit dans une famille modeste de la minorité slovène de Trieste, à la fin des années soixante. Elle souffre d’un handicap que personne ne sait nommer : elle ne parle plus, « ne joue plus. Elle s’isole et on se demande à quoi elle pense. On l’interroge, et elle ne répond pas. (...) On ne peut rien faire, ils disent... que ça arrive parfois aux enfants. » Alors, se glissant dans la tête de Balerina, Marko Sosic lui prête sa voix poétique, son expression directe et limpide, pour qu’elle nous raconte les événements, grands ou petits, qui ponctuent son quotidien et qu’elle observe de ses yeux effarouchés. Elle ne porte pas de jugement, s’interroge souvent et écoute beaucoup les autres. C’est ce regard neuf, vierge de tout préjugé, qu’elle promène sur le monde qui fait la force de ce livre, porté par le style si particulier de Sosic, se déployant, serein, de phrase simple en phrase simple, pour enfin venir nous frapper par un trait cruel et sa puissance d’expression.