Hommes nouveaux et femmes nouvelles, De l'Antiquité au XXe siècle
EAN13
9782753560482
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Hommes nouveaux et femmes nouvelles

De l'Antiquité au XXe siècle

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Des « hommes nouveaux » de la République romaine aux « femmes nouvelles » de
la Belle-Époque, des individus et des groupes sont entrés dans des sphères
qui, en apparence, leur étaient étrangères voire inaccessibles, par leur
défaut de naissance ou de fortune. Les contributions réunies ici proposent un
parcours historique et historiographique visant à interroger ces catégories
dans la longue durée, afin d'en comprendre les ressorts idéologiques, sociaux
et culturels, avant l'émergence de l'homme nouveau des régimes totalitaires au
XXe siècle. Si les « hommes nouveaux » et « femmes nouvelles » ne sont
qu'épisodiquement qualifiés ainsi, les nouveaux venus sont généralement
dénigrés. Qu'ils soient conquistadors, conseillers du roi de France ou du roi
d'Espagne sortis de l'ombre, au Moyen Âge ou à l'époque moderne, « Amazones »
de la Fronde comme ces femmes de la haute noblesse remplaçant leurs frères et
leurs époux emprisonnés à la tête de la révolte, ou encore « lady champion »
du début du XXe siècle, tous sont plus ou moins dénoncés comme autant
d'injures à l'ordre du monde. La nouveauté, réelle ou supposée, peut alors
devenir une arme mise en œuvre par des individus installés, les héritiers,
dans une stratégie de disqualification. Cette mobilité sociale, qu'elle soit
géographique comme pour le riche provincial Cicéron venu à Rome au Ier siècle
av. J.-C., ascendante comme pour les conquistadors ou horizontale comme pour
les « Amazones » issues de la haute aristocratie, doit être interrogée. La
nouveauté des individus ou des groupes est souvent beaucoup plus relative
qu'il n'y paraît au premier abord : fortune discrète mais réelle, capital
familial ou culturel préalable ressortent très souvent dans ces portraits
collectifs. D'importantes précautions méthodologiques doivent être prises pour
observer ce que masquent les sources d'une part, et pour mesurer l'ampleur du
déplacement d'autre part. Ainsi constate-t-on que la nouveauté n'est jamais
totale. De même, tous les individus ne réussissent pas, et les intégrations
ratées permettent d'en mieux comprendre les ressorts. L'expérience de la
mobilité est donc complexe, mettant en conflit des identités et des systèmes
de valeur différents. Généralement d'ailleurs, les « hommes nouveaux » et les
« femmes nouvelles » ne revendiquent pas leur nouveauté, cherchant avant tout
à se fondre dans leur milieu social d'arrivée, déployant des stratégies
d'intégration multiformes. Cependant, ces individus et ces groupes sont
parfois porteurs d'identité et de valeurs nouvelles, transformant leur
mobilité en véritable combat contre l'ordre établi.
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