Religion, institutions et société de la Rome antique, Leçon inaugurale prononcée le jeudi 7 février 2002
EAN13
9782722602656
Éditeur
Collège de France
Date de publication
Collection
Leçons inaugurales
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Religion, institutions et société de la Rome antique

Leçon inaugurale prononcée le jeudi 7 février 2002

Collège de France

Leçons inaugurales

Indisponible
En opposant aux discours sectaires les armes universelles de l’histoire, de la
philologie et de l’anthropologie, bref tout l’arsenal de la science et de la
raison, l’histoire des religions du passé nous met en mesure de dégonfler les
mythes modernes, ceux des autres, mais également les nôtres. Elle permet de
repérer la projection dans le passé imaginaire des « origines » de fantasmes
nationalistes, religieux ou racistes, et de désarmer les interprétations
outrées qui peuvent être faites des textes sacrés. À l’intérieur des nations
héritées du XIXe siècle, l’histoire ancienne peut aider à déconstruire la
représentation que les États-nations se font parfois de leur passé, en
montrant que malgré leur apparente proximité, leurs « ancêtres » sont aussi
éloignés de la société actuelle que les habitants des antipodes. Elle permet
de contester le « miracle grec », le « génie romain », la « supériorité
germanique », ou encore la dialectique hégélienne selon laquelle les religions
et l’histoire tendent vers le monothéisme chrétien. By opposing sectarian
discourses with the universal weapons of history, philology and anthropology,
in short, the entire arsenal of science and reason, the history of religions
of the past enables us to deflate modern myths, and not only those of others
but also our own. It allows us to identify the projection, in the imaginary
past, of the “origins” of nationalist, religious or racist fantasies, and to
disarm exaggerated interpretations of the sacred texts. Within nations
inherited from the 19th century, ancient history can help to deconstruct the
representation that nation states sometimes create of their past, by showing
that despite their apparent proximity, their “ancestors”, often simply assumed
to be so, were as distant from the current society as the inhabitants of the
antipodes, and hardly resembled the image assigned to them. It enables us to
challenge the “Greek miracle”, the “Roman genius”, the “Germanic superiority”,
or the Hegelian dialectic professing that religions and history tend towards
Christian monotheism.
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