Ce que l'on sème

Nous sommes aux États-Unis au milieu des années 50 , le destin de deux jeunes gens aux profils diamétralement opposés va être bouleverser une nuit sur une route de Géorgie .
James Vincent fils de pompier est appelé à être un brillant avocat, Agnès une jeune femme noire vit un cauchemar lorsqu’elle est arrêtée par la police avec son petit ami .
Premier roman ambitieux qui s’étend sur près de soixante ans et qui nous dévoile à travers le prisme de ces deux familles, l’histoire de l’Amérique en revisitant la présidence de Kennedy, la bataille des droits civiques, la guerre du Vietnam et l’arrivée d’Obama au pouvoir .
Une histoire kaléidoscopique qui multiplient les allers et retours dans la chronologie et qui à chaque fois alternent les voix et les narrateurs comme pour assembler le puzzle que représente le pays de la bannière étoilée

Il est des moments dans une vie de lecteur, où l’on a la certitude de tenir entre ses mains un chef-d’œuvre littéraire. La découverte du roman de Regina PORTER est l’un de ces instants de grâce.
D’une grande subtilité narrative et romanesque, cette fresque nous embarque pour un voyage au long cours : soixante ans de l’Histoire américaine sont évoqués à travers les destins entrecroisés de deux familles, l’une noire et l’autre blanche. La construction en patchwork nous offre une saga familiale ambitieuse et fragmentaire. A la fois pièce de théâtre (Shakespeare n’est jamais loin), récit, introspection, conversation entre texte et photographies en noir et blanc de scènes d’une époque révolue. Un premier roman admirable à travers la radiographie brillante, émouvante et parfois truculente des Etats-Unis.

par Sylvie Morel

Une grande fresque familiale émaillée des traumas malheureusement classiques des États-Unis après-guerre, mais aussi une formidable histoire d'espoir et de vies états-uniennes, sans concession mais avec une grande tendresse